MAROC 2003. |
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mardi, 29. janvier 2019 |
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Programme Impressions Diaporama
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MARRAKECH, Les souks, la médina :
Aux premières lueurs de l'aube, les charrois tirés par des chevaux, les charrettes à bras, les porteurs entrent dans la ville. Ils franchissent le rempart de terre rouge par une poterne qui s'ouvre comme sur un four tiédi par la nuit. Avant que la sole ne flambe au soleil de midi, la vie se glisse à travers les ruelles roses de la médina, comme l'ombre fait place à la lumière, la vie à la cendre. Les souks se gonflent de sons et d'effluves tandis que se font les déchargements. Appels des muezzins, pétarades des MOBS, claquement des sabots ferrés, martèlement et crissement des outils, essences de cèdre de genévrier, parfums d'ambre, musc, menthe, pestilence des bains de tanneries, fumerolles des premières tagines. Dans le souk, la profusion est inouïe. Comme Guignol, jaillissant à mi-corps par une trappe, le marchand de fruits secs, au centre de son étal incliné, agite ses bras et comme une grue pivote et plonge ses mains dans les dattes, figues, amandes, pois chiches, noix, raisins... Dans ce dédale où l'on se perdrait sans la bienveillance des habitués, on trouve de tout, en abondance : poteries, herboristeries, graineteries, pâtisseries, cuirs, tissus, tapisseries, orfèvreries, ébénisteries, ferblanteries, épices, c'est réparti par zones, c'est accroché aux murs, s'ils existent, posé au sol, suspendu à des échafaudages...
La place JEMMA :
Classée au patrimoine de l'Unesco pour sa coutume. Dès le matin, les marchands de jus d'orange sont au travail, ils rayent la place de leurs alignements. Les montreurs de serpents sortent tambours et hautbois, les glaciers déposent leurs pains au marché. Les parcs à vélos, mobylettes et motos sont encore dégarnis. La magicienne, attend la nuit... Dès 19h, les restaurateurs arrivent poussant leurs charrettes, tout se met en place, très vite. Chacun connaît son emplacement. Autour d'un plateau, il arrange les bancs. Au-dessus il dispose ses montagnes de victuailles, ses grills, ses tagines. Quand la nuit tombe, il allume ses lampes à gaz et sur la place maintenant noire de monde, il baigne sa clientèle d'un halo qui semble l'isoler de l'effervescence, du bruit, des sollicitations. Tu peux y manger des fruits de mer, des couscous, des tagines, du poisson, de la viande grillée, des pâtisseries, des fruits frais et secs... Entre deux dégustations, déambule sur la place, fais le curieux, il y a tant à voir. Des danseurs se déguisent en femmes pour présenter un spectacle traditionnel, un groupe de musiciens africains tambourine et gratte les cordes, un charlatan vante son remède miracle, un lettré a posé au sol quelques journaux illustrés qu'il commente, un autre donne des leçons d'anatomie féminine, un vieil homme vante son grand choix de dents et appareils dentaires d'occasion (2 pleins paniers), d'autres ont étalé au sol leurs marchandises : reptiles, vautours empaillés ou simple charognes, amulettes, épices, pharmacopée et aphrodisiaques traditionnels. Les Marocains sont les badauds bons enfants de ce spectacle fugitif où se glisse le touriste furtif. Ils sont venus sur un "2 roues" qu'ils ont laissé dans un parc, dûment numéroté d'un coup de craie sur la selle; ou bien à à pied; en taxi, en carriole pour les plus aisés. Ils arborent djellabas, babouches et autres costumes traditionnels ou bien une tenue moderne. Ils n'aiment pas les photos mais si tu les respectes, ils sont extrêmement gentils et serviables. Même le marchand, déçu que tu ne lui aies rien acheté malgré ses efforts, sa verve, ses rabais, te souhaite un bon voyage : "c'est pas un problème", c'était "pour le plaisir des yeux". Si tu résides auprès de cette place, n'essaie pas d'aller te coucher avant minuit. Avec la chaleur, le bruit, ce serait peine perdue, alors, sans crainte, profite du souffle magique.
La dernière mise à jour de ce site date du 29-01-19