Eternelle fiancée. |
mardi 29 janvier 2019 |
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Tu m’apparus alors, à la fenêtre close Où tu flottais voilée, irisée sous le vent... Je sortis du sommeil, gai, comme d’un fest-noz.
Dès lors aveuglément, c’était toi je le sus La frêle apparition, bientôt mon épousée J’allais en Albanie, et je t’y reconnue Aigrette en migration, gracieusement posée.
Je vis dans tes yeux bleus, tout le ciel de Provence Je plongeais me noyais, en leur pure lumière Ton sourire éclaira, l’avenir et ma chance Je cherchai la pénombre, où viendraient les chimères...
De retour au pays, sans rien nous être dit Que muette espérance, nous nous sommes écrit ! Vint le premier baiser, sur un banc à Paris A l’aplomb de l’été, sourds au charivari !
Et voilà qu’on vieillit ! On reste tête à tête ! Tu ne m’as jamais dit, ni « amour » ni « je t’aime », Mais parfois... « Tu sens bon... le soleil et la fête » Pudique épanouie, c’est bien tout ce que j’aime !
Nos enfants sont partis, comme font les comètes, Alors qu’ils pédalaient devant notre tandem, Mais tu es avec moi, gaie comme une alouette Vive comme autrefois, ignorant le carême.
Je t’écoute ravi, faire parler le chat Rapporter les potins, en nulle acrimonie Propos virevoltant, sautillant entrechat Qui nous fait si riants, et tant nous rajeunit.
J’apprends à ton souri, si mutin si radieux Que brûlures du temps, n’ont pas su démentir Le léger de chérir, le vivre délicieux J’apprends à rafraîchir, gaiement les souvenirs.
Et je te vois encor, assise gracieuse Sur ce trône de pierre en un parc oublié Légèrement vêtue, la mine facétieuse Insolente posée, en reine pétrifiée.
Joël LEPLAT (tous droits réservés) |
La dernière mise à jour de ce site date du 29-01-19