Petite mère...

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mardi 29 janvier 2019

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Petite mère, j’ai vu la sueur perler
Sur ton front en décembre
Petite mère, j’ai vu tes doigts geler
Sur le linge à étendre
Quatre gars, une fille, dont il a fallu faire
Des enfants en partance
Quatre gars, une fille, qui se blessaient aux fers
Des chemins d’insouciance.

Petite mère, c’est toi qui t’enfiévrais
Quand nous étions malades
Petite mère, encore toi que navraient
Nos maintes algarades
Et ton sang se glaçait, dès le premier retard
S’installait le silence
L’angoisse s’incrustait : quels nouveaux avatars,
Néfastes turbulences ?

Petite mère, d’effusions ménagère
De l’amour à revendre
Petite mère, tu te faisais sévère
Toi si douce, si tendre
Tu posais aux repas, un regard enchanté
Sur ta grande tablée
Il suffisait d’un rien, un souffle de gaîté,
On te savait comblée.

Petite mère, tes enfants ont grandi
Dis moi, le croirais-tu ?
Petite mère, timide mais hardie
Sous tes bras étendus !
Quatre gars, une fille, qui te faisaient si forte
Pour que vogue la galère
Quatre gars, une fille, que le vaisseau emporte
Sous la brise éphémère.

Petite mère, moi qui t’ai fait pleurer
Je me couvre de cendres
Petite mère, quand j’étais égaré
Tu as su me reprendre
Je ne comprenais pas, renâclant aux études
Me voulant menuisier
A quoi bon le latin, calculs d’incertitudes
Et nombres premiers ?

Petite mère, ondoyant ta maison
Parfois d’un long fou rire
Gaie litanie un jour de Grand Pardon
A nos impies délires.
Le ciel était lavé, comme après le baptême,
De toute salissure
Envolé l’anathème, revenus les je t’aime,
Et chassées les froidures !

Joël LEPLAT (tous droits réservés)

La dernière mise à jour de ce site date du 29-01-19